Ce que nous apprend le strip-tease financier des élus

L’enseignement le plus clair de la publication des déclarations d’intérêts des élus est que l’intérêt pour la chose publique est un psychotrope extrêmement puissant.

Si l’on vous propose d’abandonner un emploi bancaire stable rémunéré à hauteur de 490.000€  pour un mandat de député par nature précaire payé 50.000€ l’an que répondez-vous ?   »Non merci », si vous avez deux sous de bon sens.

Ce scénario est une fantaisie, une pure fable, direz -vous ? Pourtant, c’est le conte de fée qui est arrivé à Mme Valérie Rabault diplômée des Ponts et Chaussées, député du Tarn et Garonne, élue rapporteur général du budget* en  avril 2014, et depuis juin 2012 vice présidente de la Commission des finances, qui a abandonné son emploi à la BNP de responsable des risques de marché pour ses missions non rémunérées mais stratégiques au Palais Bourbon.

Il faut comprendre que pour un 5000, les hautes responsabilités parlementaires valent plus de dix fois l’indemnité de mandat, si ce n’est pendant celui-ci, en tout cas à la sortie où les dividendes se perçoivent au centuple dans l’économie privée.

Bien entendu, on ne peut négliger l’attrait que représente l’amour désintéressé du bien public… Non, on ne peut pas.

* Au sein de l’Assemblée Nationale, le rapporteur général du budget, est un député élu parmi les membres de la commission des finances dont le rôle est de présenter aux députés les lois de finances et d’assurer la liaison entre le Gouvernement et l’Assemblée, en expliquant les dispositions de ces lois, en proposant des améliorations tout en facilitant la discussion et le vote.

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