POINT DU JOUR
La Justice n’est pas un pouvoir, mais une autorité. L’autorité ne se décrète pas, elle s’acquiert au prix d’efforts permanents par la démonstration de hautes qualités morales, humaines et techniques. Un seul faux pas, et tout est remis en question. L’affaire du “mur des cons“ est à cet égard d’un extrême préjudice ; il est impossible d’exiger le respect si l’on ne respecte pas le justiciable. Quand le juge devient militant politique dans un syndicat classé à droite ou à gauche, il porte atteinte à l’institution dans ce qu’elle a de plus précieux, son impartialité. Les télescopages entre calendriers judicaires et politiques, l’instrumentalisation des affaires judicaires, les incursions de magistrats sur la scène électorale, sont plus que de malencontreux pas de clercs, ils achèvent de dévaloriser les décisions pénales. Celles-ci désormais n’ont plus rien d’infamant et ne mettent pas fin à une carrière d’élu, elles en sont parfois l’ironique apothéose. Les 5000 n’en ont cure, pis ils s’accommodent de cette déliquescence qu’ils organisent, car elle leur assure en toute circonstance une parfaite impunité de fait.
LEXIQUE
Justice : Aveugle que l’on doit prendre par la main pour l’amener où l’on veut.